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Jumelages franco-allemands : un maillage invisible

Les jumelages entre villes françaises et allemandes jouent un rôle bien plus important que celui de la réconciliation, auquel on les a trop souvent réduits. La coopération entre la France et l'Allemagne n'est pas seulement une question de diplomatie ou de politique. Ces deux nations voisines ont également établi des partenariats solides à travers des jumelages entre leurs villes et leurs régions. Ces jumelages franco-allemands sont bien plus que de simples accords formels ; ils incarnent une collaboration dynamique qui transcende les frontières. Jetons un coup d'œil à l'importance et aux avantages de ces partenariats, en nous appuyant sur des exemples concrets et des chiffres significatifs.

1. Importance des jumelages franco-Allemands
2. Un témoignage concret d'une coopération profonde et durable entre la France et l'Allemagne



1. Importance des jumelages franco-Allemands

Les jumelages franco-allemands représentent un pilier essentiel de l'intégration européenne. Depuis leur origine après la Seconde Guerre mondiale, ces partenariats visent à promouvoir la réconciliation, la compréhension mutuelle et le renforcement des liens entre les populations des deux pays.

On annonçait leur mort, on les trouve encore souvent ringards en haut lieu, mais ils sont toujours vivants et témoignent d’un vrai attachement des collectivités territoriales à leur environnement européen. Le premier jumelage franco-allemand, celui de Montbéliard et de Ludwigsburg, remonte officiellement à 1962, la même année que le discours à la jeunesse allemande prononcé par le général de Gaulle… à Ludwigsburg précisément, juste avant la signature du traité de l’Élysée. Mais il bâtissait déjà sur un partenariat entamé dès 1950 – lorsque le maire de Montbéliard, résistant rescapé du camp de Buchenwald, Lucien Tharradin, jura avec son homologue allemand ElmarDoch:“Plusjamaiscela”– et sur quatre siècles de relations entre les deux villes.

Il y a actuellement 2200 jumelages entre villes et communes franco-allemandes, auxquels s’ajoutent les partenariats entre régions et Länder, à comparer avec un total de 6000 partenariats européens dans les deux pays. Tout n’a pas été aussi simple que pour Thar- radin et Doch. La réconciliation ne s’est pas imposée si facilement, elle est lentement rentrée dans les esprits au fur et à mesure que commençait à se construire l’Europe du marché commun. “La relance européenne, à partir de 1957 (traité de Rome) favorise les jumelages”, écrit l’historienne Corine Defrance dans le bulletin de l’ OFAJ. “Les deux phénomènes se nourrissent réciproquement, pas d’Europe sans le rapprochement franco-allemand, pas de rapprochement sans l’Europe”, constate également Valérie Loirat, de l’ AFCCRE, l’Association française du conseil des communes et régions d’Europe, dont l’une des tâches est d’accompagner ces jumelages. On passe de 400 en 1969 à 1000 en 1981, principalement avec l’Allemagne de l’Ouest, même si l’Allemagne de l’Est noue aussi des partenariats avec des villes tenues par le Parti communiste français. Au fur et à mesure que l’Europe avance, que le couple franco-allemand s’affirme dans son rôle moteur, ils deviennent plus nombreux, et gagnent l’ensemble des deux territoires. Ils s’étendent également en Europe, notamment après la chute du mur de Berlin, exprimant le besoin de solidarité avec les populations débarrassées du rideau de fer et qui doivent réapprendre la liberté et l’économie de marché dans des conditions difficiles.



2. Un témoignage concret d'une coopération profonde et durable entre la France et l'Allemagne

Il y a dans les jumelages une valeur de solidarité et de découverte qui dépasse largement la seule dimension de réconciliation à laquelle on les a trop souvent réduits. Ce qui explique que, contrairement à ce que les précurseurs craignaient, la flamme ne s’est pas éteinte à mesure que le rapprochement franco-allemand entrait dans l’histoire. “Il y a eu une relance de l’intérêt pour nos jumelages que nous n’avions pas anticipé”, indique un membre du conseil municipal de la petite sous-préfecture de La Flèche, dans la Sarthe, qui s’est lié depuis 1968 à Obernkirchen, en Basse-Saxe, puis plus tard avec des localités du Royaume- Uni, de Pologne et même du Mali.

S’il y a eu au début un aspect très émotionnel, ces jumelages représentent aussi, surtout dans les petites localités, des ouvertures vers le monde extérieur, offrent des possibilités de se rendre pour presque rien dans les villes partenaires, aux frais de la municipalité. L’Allemagne et la France sont à portée de bus. On est reçu dans des familles, que l’on retrouve d’une année sur l’autre; cela tisse des liens bien plus aisément qu’un simple voyage touristique. Et puis il y a les jumelages entre villes plus importantes qui sont autant d’opportu- nités de partenariats entre lycées, entre universités, d’échanges sur les pratiques de gestion municipale, le développement économique. Internet et les réseaux sociaux ont apporté de surcroît un nouveau souffle dans ces échanges, qui intéressent du coup davantage les plus jeunes générations, moins enclines que les anciens à se laisser dicter ce que doivent faire les comités de jumelage. Ils contribuent largement à maintenir vivant tout un maillage invisible entre les deux pays, un socle lourd sur lequel les gouvernements doivent compter.

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Arnaud

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