Helmut - le flic aux gants blancs
La FLIRTAKADEMIE vous apprendra tous les mois à identifier, au premier coup d’œil, la méthode appropriée pour conquérir l’Allemand ou l’Allemande de vos rêves les plus fous. Mais aussi à repérer et éviter les chocs culturels de la drague Outre-Rhin. Les bénéfices de l’amour interculturel sont innombrables : apprentissage express d’une des langues les plus difficiles au monde, insertion dans le milieu amical deutsch de l’être aimé et gain immédiat de reconnaissance sociale au Kneipe du coin. Sans oublier que les disputes bilingues sont toujours extrêmement divertissantes !
Repérer Helmut
Au détour d’une rue en travaux, vous étiez à califourchon sur votre fidèle destrier à sept vitesses et panier fleuri, lorsque vous le vîtes. Si solide, au milieu de la circulation en folie, que vous l’auriez pris pour un roc. Si chic, dans son uniforme vert et blanc, qu’on se demanderait presque si c’est un modèle JP Gaultier 1993. Si réglé, dans ses gestes huilés qui font avancer et reculer le flot des voitures, que l’on dirait un robot de chair hyper hot.
Helmut n’a que vingt-trois ans, il est en tout début de carrière (prometteuse) au sein (doux et maternel) de la police allemande. Aussi, il règle pour l’instant la circulation avec une fierté de pou, sa belle casquette bien vissée sur son chef, qui mijote déjà des projets de promotion glorieuse au sein (chaud et rebondi) de la police teutonne.
Il nous vient de Wolfsburg, de Chemnitz, de Sarrebruck ou d’Osnabruck. Un peu battu par Papa, un peu réprimandé par Maman, il a vécu une enfance difficile pendant laquelle jongler avec les bouteilles vides du paternel constituait le passe-temps le plus rieur. Sa scolarité chaotique s’est essentiellement déroulée sur les chemins de l’école bétonnière, entre barres de HLM et garages abandonnés, à tabasser des petits Turcs et des dealers de barrettes de treize ans.
Récupéré à dix-sept ans par un flic au grand cœur, il a su rapidement mettre ses qualités musculaires au service de l’Etat allemand et du nettoyage au karcher des populations immigrées qui refusent vraiment beaucoup trop de s’intégrer.
Comment le séduire
Commettez une infraction. Une infraction grave.
Prenez l’air ahuri, le nez pointé vers le ciel, et feignez de ne pas voir que le feu vient tout juste de passer au rouge. Appuyez sur votre pédale et partez en goguette. Laissez Helmut vous siffler d’un coup sec. Lorsqu’il vous semoncera, baissez la tête. Dites « Oui, maître », cela déclenchera un tsunami de testostérone en lui. Mais quand il voudra vos papiers, dites que vous ne les avez pas et laissez-le vous embarquer au poste. Le tour est dans le sac.
Car Helmut a des tendances sadiques, sans quoi il n’aurait pas choisi le beau métier de protecteur de la société ! Jouez la carte maso à fond, regard baissé, demandez pardon, implorez sa pitié : tout cela peut bien finir au fond d’une geôle, la casquette d’Helmut sur votre tête et votre petite culotte en guise de bâillon. Ah ça, ça vous changera des aventures dans les toilettes du Panorama Bar avec des bobos pochtrons !
Le choc culturel
Cependant, tout vous sépare (tandis que pas grand-chose ne nous sépare du bobo, même ivre) : Helmut sait à peine lire, il vous envoie des SMS orthographiés comme ceux d’un gamin de sept ans, sa culture cinématographique se résume à « American Pie 8 » et ses soirées entre copains du boulot tourne toujours à l’égrenage de blagues racistes aux relents de bière, le tout vous soulevant irrévocablement le coeur.
Au bout d’une semaine, si ce n’est moins, vous pétez un câble.
Comment le larguer
Avez-vous déjà essayé de ne pas payer une amende en Allemagne ? Avez-vous déjà tenté de passer entre les gouttes de votre déclaration d’impôts ? Avez-vous déjà risqué une blague auprès de la guichetière du Bürgeramt pour obtenir une faveur quelconque ? Si oui, vous savez que l’on n’échappe pas aux griffes d’acier de l’administration allemande – et encore moins à celles des forces de l’ordre.
Malheureuse ! Où donc êtes-vous allée vous fourrer ? La seule chose, qui, peut-être, pourrait vous tirer de l’emprise de votre tortionnaire, serait de devenir vous-même un bourreau. A la prochaine partie de jambes en l’air, renversez les rôles. Terrorisé par votre attirail de latex et votre fouet en caoutchouc, il se rappellera les horreurs que Papa et Maman lui faisaient subir tous les dimanche matins.
Et il fuira en effaçant le casier judiciaire qu’il vous avait créé pour pimenter votre vie de couple.