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Sophie - l’étudiante en Sozialpädagogik

La FLIRTAKADEMIE vous apprendra tous les mois à identifier, au premier coup d’œil, la méthode appropriée pour conquérir l’Allemand ou l’Allemande de vos rêves les plus fous. Mais aussi à repérer et éviter les chocs culturels de la drague Outre-Rhin. Les bénéfices de l’amour interculturel sont innombrables : apprentissage express d’une des langues les plus difficiles au monde, insertion dans le milieu amical deutsch de l’être aimé et gain immédiat de reconnaissance sociale au Kneipe du coin. Sans oublier que les disputes bilingues sont toujours extrêmement divertissantes !

Repérer Sophie

Elle est discrète, la petite Sophie. Menue, les cheveux châtains et lisses retenus en queue de cheval, le nez pointu et un sourire de Joconde. Derrière ses lunettes rectangulaires d’institutrice, pourtant, ses yeux vous font penser à ceux, émouvants, d’une bichounette des bois du Brandebourg ou d’un daim-daim de la Forêt Noire. Votre terrifiant instinct de chasseur gaulois en frémit.

Que fait Sophie dans la vie ? Comme 99% des Allemandes de moins de trente ans que vous avez pu rencontrer à Berlin, elle est étudiante en Sozialpädagogik, ou en Medienpädagogik, ou en Kunstpädagogik. Bref, des trucs qui se finissent en « ik » et qui n’existent qu’en Allemagne. « Pädagogik » justement, parce qu’elle a la passion de l’enseignement, parce qu’elle est une idéaliste forcenée de l’amélioration des êtres, parce qu’elle croit en la force de l’éducation nationale saupoudrée de méthodes alternatives (par exemple, la peinture sur soie sous hypnose). Elle vote à gauche, cela va de soi. Elle honnit Merkel mais admire son talent politique. C’est une jeune femme équilibrée, modérée, féministe.

L’hiver, la Sophie est toujours discrètement vêtue, comme la biche se fondant dans son environnement boisé : sac à dos bien pratique pour le vélo, chaussures de randonnée bien pratiques dans la neige, pantalon kaki et coupe-vent bien pratiques pour ne pas se faire draguer et, les soirs de fête, ballerines décorées d’un bouton qui font le pied mignon, un peu de mascara, ouh là là. Mais l’été, c’est l’explosion : robe en boubou, turban pétant de couleurs, sandales à scratch et bronzage écrevisse.

Sophie

Comment la séduire

Car la passion dévorante de Sophie, en fait, c’est l’Afrique. Lors de son année sabbatique, après son bac, elle a participé à un projet social-pédagogique-écologique au Burkina et ne s’en est jamais remise. Vivre à même le sol de la case, construire des puits avec des locaux, jouer avec des enfants aux grands yeux bruns, tout ça. En secret, on pourrait la soupçonner d’avoir été émoustillée par tous ces types canons à la peau de soie moirée et aux muscles rutilants qui la draguaient à chaque pas (ce qui ne lui arrive pas au pays), mais ce serait être un peu pervers.

Quoiqu’il en soit, vous avez bien plus de chances de rafler une Sophie si vous êtes : 1. réfugié politique 2. noir, musclé et très grand 3. chanteur de reggae. Si vous êtes Blanc et que vous venez de la région parisienne, et qu’en plus, vous avez malencontreusement fait des études commerciales, vous êtes un peu mal barré. Il vous reste une solution : le cours de danse africaine. Car c’est là que l’on se dégotte des Sophie par dizaines, agitant leur sac d’os dans une salle aseptisée, suivant avec la grâce d’un pantin mécanique les mouvements sensuels et terriens de Fatoumata, la prof de danse, au son du tam-tam. Vous avez peur d’avoir l’air con ? On vous rassure. Vous ne pourrez pas avoir l’air plus neuneu que n’importe quel élève dans cette salle. Allez-y à fond : dreadlocks si vous le pouvez, foulard palestinien… tout est permis. Rien n’est plus sexy que la danse africaine ; profitez d’un moment de rapprochement pelvien pour séduire la biche de la Forêt Noire en plantant vos yeux dans les siens. Puis invitez la à une manif quelconque (il y en a dix par semaine à Berlin, par exemple). L’affaire est dans le sac.

Le choc culturel

Après un voyage au Sénégal, pendant lequel vous avez du affronter le regard concupiscent de tous ces mâles magnifiques sur votre bichounette, et bien pire encore, pendant lequel vous avez dû accepter la blancheur phosphorescente de votre peau et l’absence totale de nécessité tragique dans votre existence occidentale, vous sentez que le torchon brûle. Et si Sophie, en vacances, a beau aimer le désordre passionné et l’exubérance de l’Afrique, elle reste toutefois une Allemande pur jus qui brûle pour l’ordre et la correction en toutes circonstances. Ces qualités vont font défaut, bon Franchouillard arrogant et bordélique que vous êtes – et vous détestez qu’on vous le reproche. Les soirées passées à boire de l’Apfelschorle avec ses camarades de classes en « ik » en parlant de politique régionale allemande commencent à vous raser de près.

Comment la larguer

Nous vous conseillons ici une manœuvre hideuse consistant à vous blanchir (encore un peu plus) de toute responsabilité. Traînez votre douce à un camp de réfugiés et présentez-lui un immigré sans papiers – le plus beau que vous trouverez, s’il vous plaît. Mettez-les en relation, elle viendra faire la popote pour tout le camp avec ses copains de classe et apporter des vêtements chauds aux premiers frimas, puis éclipsez-vous progressivement au fur et à mesure que Sophie et le jeune homme se rapprochent, mus par l’impression de se battre contre le monde entier (ce qu’ils font un peu, à vrai dire). Au moment crucial, celui où le bel immigré risque de se faire expulser d’Allemagne, proposez un mariage blanc. Il y a peu de chances que vous restiez dans la boucle. Et pour la prochaine Flirtakademie, ne vous inquiétez pas, on vous mettra une Française sous la dent.

Manon & Marie

 
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