La famille à deux enfants reste la norme en Allemagne
Deux parents, deux enfants : c’est le modèle familial le plus répandu en Allemagne, et ce n’est pas près de changer. En 2012, 31 % des mères avaient un seul enfant, 48 % deux, 15 % trois et 6 % quatre ou plus, révèlent des données publiées le 7 novembre par l’Office fédéral des Statistiques. Ces chiffres, relativement stables depuis plus de trente ans, masquent d’importantes disparités régionales et sociétales, ainsi que de profondes mutations dans la famille allemande
Premier constat : les Allemands attendent de plus en plus longtemps avant de fonder une famille. En 2012, les mères avaient en moyenne 29 ans à la naissance de leur premier enfant, contre 24 ans dans la RFA des années 1970, indique Roderich Egeler, président de l’Office fédéral des statistiques. Or, plus les femmes procréent tard, moins elles sont enclines à avoir une famille nombreuse. En effet, il s’écoule en moyenne au moins trois ans entre deux naissances, durée qui s’allonge après chaque enfant.
Certes, le taux de fécondité (1,4 enfant par femme) reste constant depuis 1997. Cependant, il devrait atteindre au moins 1,6 pour que le renouvellement des générations soit assuré, affirme M. Egeler. Les experts craignent en outre un recul à partir de 2020, car le nombre de femmes en âge de procréer diminue.
De plus en plus de femmes sans enfant
Par ailleurs, la proportion de femmes sans enfant a encore augmenté. 22 % des Allemandes âgées de 40 à 44 ansétaient dans ce cas en 2012, contre 20 % en 2008. Les chiffres sont nettement plus élevés à l’ouest (23 %) qu’à l’est (15 %), où les structures de garde sont plus développées. Il semble toutefois qu’ils augmentent beaucoup plus vite dans les nouveaux Länder que dans les anciens. C’est la ville-État de Hambourg qui affiche la plus forte proportion de femmes sans enfant (32 %), tandis que le Brandebourg et le Mecklembourg-Poméranie occidentale ferment le classement (14 %).
Cette proportionaugmente également avec le niveau d’études. Côté ouest, elle atteint 30 % chez les 45-49 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. L’écart avec les non-diplômées tend toutefois à se réduire au sein des générations suivantes. Côté est, la tendance est à la hausse quel que soit le niveau d’études, quoique plus marquée parmi les diplômées.
Les jeunes papas plus impliqués
Une chose est sûre : les Allemands continuent d’accorder une grande valeur à la famille. 85 % des 20-39 ans jugent « important », voire « très important » d’avoir des enfants. On constate en outre une évolution progressive des mentalités. Ainsi, la proportion de pères prenant un congé parental après la naissance de leur enfant est en hausse continue : plus de 28 % font ce choix, qui leur permet d’être plus présents à la maison durant les premiers mois.
Néanmoins, il est très fréquent que les femmes interrompent leur carrière pour se consacrer à l’éducation de leurs enfants, surtout les premières années. Parmi les mères d’enfants de moins de trois ans, seule une sur trois était en activité en 2012. Les femmes attendent généralement que leurs enfants grandissent pour retourner au travail. En revanche, la paternité n’influence guère la carrière des hommes.
Face à ces écarts, le gouvernement a pris des mesures pour aider les femmes à conjuguer carrière et vie de famille. Il s’efforce ainsi de développer les structures de garde pour les enfants de moins de trois ans. Par ailleurs, les parents qui ne peuvent ou ne veulent pas confier leurs enfants à une crèche auront bientôt droit à une allocation d’éducation (Betreuungsgeld). En septembre 2013, il existait en Allemagne suffisamment de structures pour accueillir 40 % des enfants de moins de trois ans.
Source : allemagne.diplo.de